Le Franc CFA, outil de domination, conférence Ndongo Samba Sylla
Cette monnaie héritée de la colonisation, créée en 1945 et encore en vigueur en Afrique de l’Ouest, Centrale et aux Comores, est devenue un des piliers de la Françafrique et un instrument de la tutelle française. Elle est davantage au service des intérêts économiques et politique français dans la zone, qu’au service des économies et peuples africains.
Ndongo Sylla est sénégalais, économiste du développement, chargé de recherche au bureau Afrique de l'Ouest à la fondation Rosa Luxemburg
Il présentera l'histoire du Franc CFA, son fonctionnement et celui de la zone franc, le lien avec la France, et les luttes actuelles contre cet outil de domination.
Selon lui, « le franc CFA est la preuve de la survivance de liens coloniaux ». « Malgré sa stabilité et sa crédibilité supposées, le franc CFA n’a en aucun cas permis le développement économique et social de la zone ».
Pour plus d’informations :
https://
https://www.humanite.fr/
Projection-débat "Hold-up sur la banane"
A l'issue de la projection, le débat sera alimenté par l'intervention de Thomas Borrell, militant de SURVIE et ingénieur agronome de formation initiale, qui a récemment soutenu une thèse d'économie portant sur l'impact des démarches dites de "responsabilité sociale des entreprises" (RSE) dans le secteur de la banane au Cameroun. Il a ainsi montré comment des démarches en apparence vertueuses, comme la certification équitable, peuvent contribuer à conforter la position de pouvoir de la direction des firmes agro-industrielles en instaurant des relations s'apparentant à du paternalisme, au détriment des populations locales.
Maison de la Consommation
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Projection-débat: "Afrique 50" de René Vautier
« Ici, le chef de village, Sikali Wattara, a été enfumé et abattu d’une balle dans la nuque, une balle française… Ici, une enfant de sept mois a été tuée, une balle française lui a fait sauter le crâne… Ici, du sang sur le mur, une femme enceinte est venue mourir, deux balles françaises dans le ventre… Sur cette terre d’Afrique, quatre cadavres, trois hommes et une femme assassinés en notre nom à nous, gens de France ! »
Ainsi parlait René Vautier sur ses premières images de cinéaste, images tournées clandestinement en 1949 à travers l’Afrique coloniale et sauvées in extremis de la censure. Celui qui réalisera plus tard Avoir 20 ans dans les Aurès, signait alors son premier film, le pamphlet époustouflant d’un jeune homme décoré de la croix de guerre pour avoir résisté aux occupants nazis à 16 ans et qui voulait témoigner de ce qu’il voyait en Afrique et qui le révoltait. Ce film, censuré pendant des années, est un monument de notre patrimoine cinématographique. En 1990, il est réhabilité par le ministère des Affaires étrangères qui le diffuse dans les ambassades en Afrique pour prouver qu’il existait bien un sentiment anticolonialiste français au début des années 50...
Perfectionner l’équipement, à quoi bon ? Une machine ferait le travail de 20 noirs, bien sûr. Mais 20 noirs à 50 francs par jour reviennent moins chers qu’une machine. Alors, usons le noir...
Jeudi 13 avril, 19h, au Coin des Mondes, 24 Rue Legraverend, Rennes
Projection-débat: Mayotte colonie ou département?
En 1975, alors que l'archipel des Comores, colonie française, est sur le point d'accéder à l'indépendance, l'île de Mayotte, qui en fait partie, reste occupée par la France, sur la base d'un référendum illégal. En 2011, cette occupation est entérinée par la départementalisation de Mayotte.
Le documentaire revient sur le processus qui a amené à la départementalisation de l'île : comment la campagne pour le référendum de 2009 a-t-elle été menée? quels sont les changements entraînés par ce nouveau statut?A travers cette question se dessine aussi celle, centrale dans la société mahoraise actuelle, de l'immigration.
A partir de ce documentaire, il sera question de l'actualité récente à Mayotte. Aujourd'hui, 5 ans après la départementalisation, les habitants de Mayotte n'ont pas les mêmes droits que ceux des autres départements français. Les étrangers qui vivent à Mayotte ou tentent d'y entrer subissent eux aussi un "infra-droit" qui les privent des garanties juridiques qu'ils auraient en métropole. Or la circulation entre les îles de l'archipel des Comores est ancestrale, et les Comoriens ne sont étrangers à Mayotte que parce que les lois françaises en ont décidé ainsi, divisant l'archipel par la création d'un visa pour se rendre à Mayotte. Les étrangers deviennent les boucs-émissaires de la violence économique et sociale vécue par l'ensemble de l'île (comme en témoigne le récent et massif mouvement social) et depuis plusieurs mois on assiste à une chasse aux étrangers, ouverte, et couverte par les autorités françaises.
Article de La Cimade : La chasse aux étrangers par la population est ouverte.... et couverte http://www.lacimade.org/
Article de Survie : Comores-Mayotte, une histoire néocoloniale http://survie.org/
Jeudi 27 avril, 20h, au Coin des Mondes, 24 Rue Legraverend, Rennes
Durée du documentaire : 1h
Rencontre-débat avec Thomas Deltombe, auteur de "La guerre du Cameroun. L’invention de la Françafrique"
En pleine guerre froide, et alors que l’opinion française a les yeux tournés vers l’Algérie, la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts, est à l’époque passée inaperçue. Elle a ensuite été effacée des mémoires par ceux qui l’ont remportée : les Français et leurs alliés camerounais. Le crime fut donc presque parfait : les nouvelles autorités camerounaises ont repris les mots d’ordre de l’UPC pour vider l’« indépendance » de son contenu et la mettre au service… de la France ! Mais la mémoire revient depuis quelques années. Et les fantômes du Cameroun viennent hanter l’ancienne métropole. Laquelle, de plus en plus contestée sur le continent africain, devra tôt ou tard regarder son passé en face.
Le mardi 11 avril à 19h à Sciences Po, Survie 35 s’associe à l’association Germinal, aux Amis du Monde diplomatique de Rennes et à la Librairie Le Failler pour inviter Thomas Deltombe autour du livre "La guerre du Cameroun. L’invention de la Françafrique (1948-1971)", paru aux éditions La Découverte.
IEP, Amphi Lanjuinais, 104, boulevard de la Duchesse-Anne, Rennes
"De quoi Total est-elle la somme?" présenté par l'auteur A.Deneault
48 Boulevard Magenta, 35000 Rennes
« Total » : c’est ainsi qu’ils ont choisi de la nommer, comme dans un mauvais film tout en hyperboles. Active dans plus de 130 pays, cette société s’affaire à exploiter, traiter et distribuer des produits issus du pétrole, tout en oeuvrant dans le gaz, l’énergie solaire, la production électrique et l’industrie chimique. Le capital dont dispose cette firme traduit le fait d’une histoire chargée, couverte par l’état du droit ou par la complicité des États. Ce capital est le fruit d’actions tentaculaires sur un plan politique et économique, allant de la participation à des cartels internationaux capables de jouer sur les prix à l’accaparement de ressources dans le contexte néocolonial africain, en passant par la délocalisation d’actifs dans des États complaisants, par l’externalisation des coûts de production sous une forme massivement polluante et par la collaboration avec des partenaires pratiquant le travail forcé.
Dans cet essai, Alain Deneault démontre que le cas Total ne témoigne pas seulement du pouvoir de cette entreprise en particulier, mais de celui d’une poignée de multinationales qui font aujourd’hui la loi.
Se pencher sur l’histoire de Total et de ses composantes généalogiques, c’est montrer comment l’état du droit et la complicité des États ont permis à une firme, légalement, de comploter sur la fixation des cours du pétrole ou le partage des marchés, de coloniser l’Afrique à des fins d’exploitation, de collaborer avec des régimes politiques officiellement racistes, de corrompre des dictateurs et représentants politiques, de conquérir des territoires à la faveur d’interventions militaires, de délocaliser des actifs dans des paradis fiscaux ainsi que des infrastructures dans des zones franches, de pressurer des régimes oligarchiques surendettant leurs peuples, de polluer de vastes territoires au point de menacer la santé publique, de vassaliser des régimes politiques en théorie pourtant souverains, de nier des assertions de façon à épuiser des adversaires judiciaires, d’asservir des populations ou de régir des processus de consultation.
Chacun de ces verbes fait l’objet d’un chapitre dans cet ouvrage. Ils représentent une série d’actions sidérantes que l’ordre politique actuel ou récent a permis à des multinationales de mener en toute impunité, indépendamment des textes législatifs et des institutions judiciaires, ou grâce à eux.
En complément, un court essai intitulé Le Totalitarisme pervers met en perspective les cas décrits précédemment et interroge de façon conceptuelle le fonctionnement même des multinationales.
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Présentation de Survie
Survie est une association (loi 1901) qui mène des campagnes d’information et d’interpellation des citoyens et des élus pour une réforme de la politique de la France en Afrique et des relations Nord-Sud. Elle poursuit trois objectifs:
La réforme de la politique française de coopération
Survie milite afin de soumettre aux règles de la démocratie et aux principes de l’équité la politique de la France en Afrique. Elle milite aussi pour le démantèlement de la « Françafrique » (le volet occulte des relations franco-africaines)
La lutte contre l’impunité et la banalisation du génocide
Survie milite notamment pour que toute la vérité soit faite sur l’implication de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
La promotion des biens publics à l’échelle mondiale
Survie milite en faveur de l’accès de tous, au Nord comme au Sud, aux biens publics (santé, alimentation, justice, etc.).
Les activités de survie 35
Les membres militants de Survie 35 se réunissent environ une fois par mois, à la MIR (Maison Internationale de Rennes) pour mettre en place le planning d'activités de l'association.
Tous les mois, sont organisées des soirées "projection-débat", à l'IEP, à Villejean ou à la salle du champs de mars, sur différents thèmes liés à la françafrique (par exemple : sur les élections truquées de 2005 au Togo, sur l'assassinat de Thomas Sankara au Burkina Faso, sur l'exploitation de l'uranium du Niger, sur le génocide tutsi...)
Nous recherchons des militants pour nous aider à organiser ces soirées, et notamment pour améliorer notre communication (affiches, tracts...). Si vous êtes intéressés, n'hésitez pas à nous contacter! (survie35@gmail.com)